Recherches
Mes recherches se déclinent en 5 axes thématiques : Ville, lieux, urbanité ; Migrations, Mobilités ; Justice spatiale, Normes, Domination ; Processus d’enquête ; et Genre & Sexualités. Certaines ont été soutenues financièrement par des institutions publiques (Mairie de Paris, INED, MAE, Campus Condorcet...) et se sont inscrites dans des projets collectifs, d'autres ont été menées individuellement sous forme de recherche fondamentale, de recherche action ou d'enquête de terrain.
Projets en cours : Géographies du trauma
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Ville, lieux, urbanité
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Migrations, Mobilités
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Méthodologie, éthique et réflexivité
La dimension sexuée du processus d'enquête
Mon master d'histoire sous la direction de Jean-Clément Martin portait sur les modalités d’écriture de l’histoire de la violence et de la souffrance à partir des mémoires de guerre des soldats napoléoniens et des acteurs de la Révolution française. Cette recherche soulevait de nombreuses questions classiques en histoire et en sciences sociales sur la mémoire, le statut épistémologique du témoignage et la production du savoir historique. Elle portait plus spécifiquement sur les violences et des souffrances produites ou subies, et par la même, les frontières du dicible.
Cet intérêt pour les questions épistémologiques, méthodologiques et éthiques s’est renforcé lors de mes années de thèse en travaillant sur un sujet sensible et une population non recensée. Le fait d’être en permanence renvoyée, non par les enquêtés mais par les sociologues et les géographes des homosexualités, à mon statut de femme hétérosexuelle m’a conduit à penser de manière plus réflexive et à coordonner et animer durant deux ans, avec Sébastien Roux, un séminaire de recherche mensuel de l’EHESS intitulé La dimension sexuée du processus d’enquête : genre, sexualité et réflexivité (2009-2011).
J’ai par la suite réinvesti et parfait ce savoir-faire au sein de l’Institut de démographie en prenant en charge différents cours de méthodologie d'enquête. Ces cours constituaient une introduction aux méthodes qualitatives et quantitatives en sciences sociales. Ils répondaient à un double objectif théorique et empirique. Ces cours ont donné lieu à différentes enquêtes. Parmi les thèmes traités : Le Marais, un quartier gay vu par ses habitants et ses usagers (2009-2010) ; Les conditions de vie et l’expérience circulatoire des Chibanis à Paris (2010-2012); Les usagers de Chateau Rouge (avec Marie Chabrol) (2008-2009) ; Les déterminants de la (non)fréquentation du Louvre par les moins de 30 ans (en partenariat avec Le musée du Louvre) (2019-2021)…
Éthique & recherche
Entre un idéal composite de valeurs universelles et la pratique, la recherche s'apparente parfois à un bricolage construit souvent au fil des interpellations des acteurs ou des « ratés » du terrain ; la légitimation arrivant souvent a posteriori sous la forme d’une reconstruction. Depuis de nombreuses années, je mène une réflexion approfondie sur cette thématique que j'ai ouverte aux doctorants en géographie, en démographie et en sciences sociales en France et à l’étranger. Outre la formation doctorale intitulée Terrain, éthique, réflexivité. J’ai contribué à mettre en place une école d’été Le genre : engagement et réflexivité dont l'objectif était de développer une réflexion épistémologique sur l’engagement, la réflexivité, les modes de légitimation scientifique des savoirs et l'éthique. Il s’agissait de proposer des outils à la fois théoriques et méthodologiques aux doctorants.
Dans le cadre du projet OTMA – Observatoire des transformations dans le monde arabe – j’ai participé à plusieurs formations doctorales en Tunisie et au Maroc dont une consacrée aux question d’éthique de la recherche. Actuellement, je suis avec attention la manière dont ces questions, leur judiciarisation et leur politisation se développent dans les pratiques de recherche en France en sciences sociales ainsi que la manière dont le règlement général sur la protection des données (RGPD) se met en œuvre.
Étudier des populations non recensées et des sujets sensibles
Toutes mes recherches portent sur les sujets marqués par de fort enjeux politiques et sociaux. Ce sont souvent des sujets sensibles (la violence, la sexualité, les normes, l’homophobie, l’antisémitisme…) qui touchent des populations non recensées et pour lesquelles il n’existe pas de population de référence permettant de construire des échantillons représentatifs. Il convient alors de mettre en œuvre des enquêtes qualitatives et quantitatives qui soient le plus pertinent possible pour avoir une validité scientifique.
Principales publications
Marianne Blidon, « Les sens du je. Réflexivité et objectivation des rapports sociaux », in Calbérac Y. et Volvey A. (dir.), Géographie & cultures, n°89-90, 2014, pp. 111-129.
Marianne Blidon, « Géographie de la sexualité ou sexualité du géographe ? Quelques leçons autour d'une injonction », in Calberac Y., Houssay M., Volvey A. (dir.), Annales de géographie, 687-688, 2012, pp. 525-542.
Genre et sexualités. Des catégories d’analyse pertinentes en géographie
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