MARIANNE BLIDON
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Recherches

Mes recherches se déclinent en 5 axes thématiques : Ville, lieux, urbanité ; Migrations, Mobilités ; Justice spatiale, Normes, Domination ; Processus d’enquête ; et Genre & Sexualités. Certaines ont été soutenues financièrement par des institutions publiques (Mairie de Paris, INED, MAE, Campus Condorcet...) et se sont inscrites dans des projets collectifs, d'autres ont été menées individuellement sous forme de recherche fondamentale, de recherche action ou d'enquête de terrain.

Projets en cours : Géographies du trauma

Ce projet vise à comprendre les effets spatiaux induits par des expériences traumatiques et le rôle de l’espace et des lieux dans l’actualisation des trauma. Pour cela, ce projet ne s’appuie pas sur l’actualité qui est saturée et incertaine mais il fait le choix du décentrement spatial (terrains étrangers) et temporel (des trauma plus anciens ayant des échos contemporains) pour mieux comprendre cette question qui demeure un enjeu scientifique et social central. Plus largement ce projet fédère une dynamique de recherche internationale puisqu’il a donné lieu à une communication lors d’une session intitulée Geographies of Trauma: Identity, Space & Suffering lors du congrès annuel des géographes américains (Boston, avril 2017), à l’organisation d’une session Geography of trauma : space, place and knowledges lors du congrès des géographes nordiques (Stockholm, juin 2017) et à la publication d’un numéro spécial dans la revue Fennia-International Journal of Geography (à paraître). À partir de cette dynamique internationale, le dépôt d’un projet ANR et ERC est envisagé afin de développer et de structurer cette thématique.

Ce projet fait écho à  mon mémoire de master en histoire qui portait sur les témoignages de guerre et la mise en récit des violence et des souffrances vécues et produites par les soldats napoléoniens (Blidon, 1999, 2015).

Principales publications
Marianne Blidon (ed.), "Geographies of trauma. Spatialities and knowledge", Fennia: International Journal of Geography (forthcoming 2022).
Marianne Blidon, « When Silence Reigns: Sexuality, Affect and Space in Soldiers’ Memoirs of the Napoleonic Wars», in Podmore J. and Brown M., Historical geography, vol.43, 2015, pp. 17-36. 


Ville, lieux, urbanité

Le point commun entre les différentes enquêtes urbaines (Le quartier du Marais, l'armature commerciale et associative gay en France, l'accès des femmes à l'espace public) auxquelles j’ai participé est de penser et d’appréhender la ville à différents échelons du national aux lieux et d'articuler l'analyse des lieux avec les pratiques des citadins. Pour cela, je mobilise différents paradigmes (l’analyse spatiale, l’École de Chicago, la géographie féministe) et différentes approches méthodologiques (traitement de données de la statistique publique, enquêtes ethnographiques, enquête par questionnaires). Cette pratique flibustière de la recherche permet d’offrir différents points de vue sur un même objet et d’en enrichir la compréhension.
Derrière la modernité des modes de vie urbains dans les pays occidentaux, l’on serait tenté de penser que la présence des femmes dans la ville, et leurs pratiques spatiales ne diffèrent finalement pas ou peu des hommes ou du moins qu’elles ont accès, si elles le souhaitent, aux différentes ressources de la vie urbaine. Or de nombreuses recherches révèlent que l’on a tendance à occulter les différences de sexe dans l’espace urbain et dans l’expérience que les femmes et les hommes en ont. Ainsi, cette indifférenciation n’est qu’apparente et conduit le plus souvent à reproduire les représentations dominantes et des formes de hiérarchisation. Enfin, l’approche par le genre de l’urbain ne se limite pas – loin s’en faut - à la seule question des femmes dans l’espace public.

Principales publications
Virginie Bathellier, Marianne Blidon, Bertrand Vallet (dir.), « Le genre urbain », Annales de la recherche urbaine, n°112, 2017.
Marianne Blidon, « Espace urbain », in Encyclopédie critique du genre, Rennes J. (dir.), Paris, La découverte, 2016, pp. 242-251.
Marianne Blidon, « Ville et homosexualité, une relation à l'épreuve de la cartographie », in Données urbaines 5, Mattei M.-F., Pumain D. (dir.), Anthropos, Paris, 2007, pp. 67-76.


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Le Marais, Paris ©M. Blidon
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©MBlidon
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© MBlidon
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Tunis (2014) © MBlidon
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UP/SIDE/DOWN/TOWN Ville et mémoires LGBT Paris ©M. Blidon
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Coiffeur à Netanya

Migrations, Mobilités

Étudier les mobilités à partir d’une enquête en ligne
Le principal angle sous lequel les mobilités géographiques des gays et des lesbiennes ont été abordées est celui de l’identité comme déterminant d’une migration orientée du rural vers l’urbain ou de la province vers Paris. Par extension, plus la ville est grande, plus elle est perçue comme tolérante et ouverte ; partant du principe que la densité diluerait la pression hétéronormative. De cette écologie urbaine est déduite la forme des trajectoires des gays et des lesbiennes sans que celles-ci ne soient étudiées en tant que telles ou contextualisées. Or la transition urbaine est achevée, la France compte 80% d’urbains et un Francilien pour six habitants (INSEE). Au début du XXIe siècle, le sens « rural-urbain » de la migration est mis à mal par le fait que la majorité des jeunes gays et lesbiennes ne grandissent plus dans des zones rurales ou des petites villes de province mais dans des villes moyennes ou des grandes villes.
Pour étudier les parcours géographiques des gays et des lesbiennes, j'ai recueilli un grand nombre de trajectoires par un mode de recrutement non localisé pour éviter des biais  de sélection des enquêtés (un recrutement urbain produit des comportements urbains). La mise en ligne d’un questionnaire s’est avérée avantageuse : moyen de toucher un nombre statistiquement significatif de répondants (n=3 587), absence de coût, diffusion sur l'ensemble du territoire. Cette analyse longitudinale de plus de 16 000 étapes de trajectoires migratoires offre un panorama inédit des comportements migratoires. La méthode a depuis été reprise par plusieurs enquêtes nationales ainsi que par des chercheurs étrangers notamment en Suède et au Canada.

L’attention aux catégories, aux chiffres et aux méthodes
Les statistiques migratoires, comme beaucoup de statistiques sur les populations, sont à la fois un outil de connaissance scientifique et de communication politique. En France, et plus généralement en Europe, où les migrations occupent depuis longtemps une place importante dans le débat public, le poids de la communication politique tend à être prépondérant et les chiffres sont souvent utilisés de manière a-critique. Dans ce contexte, l’étude détaillée de la construction des chiffres devient un élément nécessaire à l’analyse des discours sur l’immigration et, plus généralement, à la compréhension des mouvements migratoires. En effet, certains choix, dits « techniques », déterminent très fortement les utilisations possibles des résultats : les méthodologies d’enquête, la définition des catégories utilisées, les modes de calcul des estimations et la prise en compte des sources administratives, tous ces éléments permettent de mettre en évidence - ou à l’inverse, d’occulter - certaines caractéristiques des migrations. Ce dernier aspect est fondamental, l’absence de chiffre étant aussi un élément de communication politique très performant.
La construction des statistiques était au cœur de la journée d’étude du 19 octobre 2011, intitulée Les chiffres de l’immigration. Un regard critique sur les statistiques, organisée avec Luc Legoux à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbone en collaboration avec l’UMR Migrinter. Un numéro d’e-migrinter fait état de ces travaux et permet d’enrichir la réflexion sur les choix de la statistique publique.

Penser l’immobilité et les espaces en creux
L’enquête sur les mobilités gays avait mis en évidence différentes situations qui sont des points aveugles de la sociologie des homosexualités au point même que certains sociologues dénient l'usage du terme gay pour ces ruraux au profit de celui d'homosexuel quand bien même ces derniers s’autodéfinissent comme gay et qu’ils ont des pratiques de consommation et de sociabilité similaires du fait des distances parcourues et de l’accès à internet. L’enquête avait aussi mis en lumière le cas des métropolitains qui s’installent à la campagne. Ces avancées ont par la suite été confirmées par des publications internationales qui rappellent que le champ de la géographie des sexualités s’est principalement structuré à partir d’études urbaines, voire métropolitaines, pour des raisons qui tiennent davantage à la saisie de l’objet qu’à sa nature. Cette orientation a durablement pesé sur sa constitution. Ce tropisme, qu’Halberstam qualifie de métrocentrisme, a souvent conduit à faire l’économie d’une investigation empirique du rural tout en englobant sous ce singulier des contextes extrêmement hétérogènes. Le rural ainsi construit comme l’antithèse consubstantielle de la ville, a longtemps souffert d’une définition en creux, réduite à quelques dichotomies : civilité urbaine vs bestialité rurale, libéralisme et progressisme urbain vs conservatisme et traditionalisme rural… La recension de l'ouvrage Sexuality, rurality, and geography interroge ces oppositions à partir d’une double approche du rural en tant qu’espace matériel et que représentation symbolique, tout en étant attentif à la diversité et à la complexité des contextes étudiés.

Émigrer vers Israël ou l’Amérique du Nord
Ces différentes réflexions méthodologiques, théoriques et conceptuelles m'ont conduit à un nouveau projet de recherche. En effet, faible numériquement mais fort symboliquement, l’émigration de France vers Israël a été présentée de manière récurrente par la presse mais aussi par un collectif d’intellectuels comme une réponse aux attentats et à la montée de l’antisémitisme. Cette approche simpliste qui consiste à trouver une réponse géographique – en l’occurrence l’émigration - à des problèmes sociaux – l’antisémitisme et l’insécurité – mérite toute notre attention. En effet, cette émigration est un révélateur des tensions politiques qui traversent notre pays mais c’est surtout une entrée pour analyser une question peu travaillée en France à savoir l’émigration et au delà la complexité des trajectoires migratoires. En effet, l’essentiel des études réalisées sur les migrations concentrent leur attention sur les mouvements migratoires des pays du sud vers les pays du nord et les considèrent du point de vue de l’immigration, sujet éminemment politique. En décentrant le regard sur l’émigration, ce projet s’attache à considérer le phénomène migratoire dans sa complexité et à renouveler les questionnements de ce champ de recherche. L’originalité du projet réside dans l’analyse critique de la géographie politique du trauma, dans l’attention portée aux solidarités intergénérationnelles pour comprendre les logiques migratoires notamment le rapport aux lieux et dans l’approche longitudinale comparée. Il s’agira durant plusieurs années de suivre une vingtaine de familles de la région parisienne qui forment le projet de partir s’installer en Israël ou en Amérique du Nord. Le projet migratoire est envisagé selon trois dimensions : sa réalisation (ceux qui partent), sa réalisation temporaire (ceux qui partent mais finalement reviennent en France ou aux États-Unis ou ceux qui circulent entre les deux pays), son abandon ou son report (ceux qui finalement restent). La prise en compte de la formation du projet migratoire se fera à deux niveaux : celui de l’individu et celui de la famille inscrite dans son réseau. Le premier sera abordé à partir d’une enquête biographique longitudinale en ligne et de récits de vie. Le second sera abordé à partir d’une analyse de réseau afin d’appréhender les tensions que la migration peut générer et les négociations et les arbitrages auxquelles elle donne lieu. La diversité des profils étudiés notamment en termes d’âge et de classe sociale permettra de déconnecter l’étude de la migration d’une approche classique des déterminants de la migration notamment en termes politiques ou économiques (modèle push/pull).

Principales publications
Marianne Blidon, « Moving to Paris! Gays and lesbians paths, experiences and projects », in The Routledge Research Companion to Geographies of Sex and Sexualities, Browne K., Brown G. (ed), London, Routledge, 2016, pp. 201-212.

Luc Legoux, Marianne Blidon (dir.), « Les chiffres de l'immigration, un regard critique sur les statistiques », e-migrinter, n°12, 2014.
Marianne Blidon, « Analyser les trajectoires géographiques des gays. Présupposés et données disponibles », in Borja S., Courty G., Ramadier T. (dir.), Regards sociologiques, n°45-46, 2013, pp. 71-82.

Méthodologie, éthique et réflexivité

La dimension sexuée du processus d'enquête

Mon master d'histoire sous la direction de Jean-Clément Martin portait sur les modalités d’écriture de l’histoire de la violence et de la souffrance à partir des mémoires de guerre des soldats napoléoniens et des acteurs de la Révolution française. Cette recherche soulevait de nombreuses questions classiques en histoire et en sciences sociales sur la mémoire, le statut épistémologique du témoignage et la production du savoir historique. Elle portait plus spécifiquement sur les violences et des souffrances produites ou subies, et par la même, les frontières du dicible.
Cet intérêt pour les questions épistémologiques, méthodologiques et éthiques s’est renforcé lors de mes années de thèse en travaillant sur un sujet sensible et une population non recensée. Le fait d’être en permanence renvoyée, non par les enquêtés mais par les sociologues et les géographes des homosexualités, à mon statut de femme hétérosexuelle m’a conduit à penser de manière plus réflexive et à coordonner et animer durant deux ans, avec Sébastien Roux, un séminaire de recherche mensuel de l’EHESS intitulé La dimension sexuée du processus d’enquête : genre, sexualité et réflexivité (2009-2011).
J’ai par la suite réinvesti et parfait ce savoir-faire au sein de l’Institut de démographie en prenant en charge différents cours de méthodologie d'enquête. Ces cours constituaient une introduction aux méthodes qualitatives et quantitatives en sciences sociales. Ils répondaient à un double objectif théorique et empirique. Ces cours ont donné lieu à différentes enquêtes. Parmi les thèmes traités : Le Marais, un quartier gay vu par ses habitants et ses usagers (2009-2010) ; Les conditions de vie et l’expérience circulatoire des Chibanis à Paris (2010-2012); Les usagers de Chateau Rouge (avec Marie Chabrol) (2008-2009) ;  Les déterminants de la (non)fréquentation du Louvre par les moins de 30 ans (en partenariat avec Le musée du Louvre) (2019-2021)…


Éthique & recherche
Entre un idéal composite de valeurs universelles et la pratique, la recherche s'apparente parfois à  un bricolage construit souvent au fil des interpellations des acteurs ou des « ratés » du terrain ; la légitimation arrivant souvent a posteriori sous la forme d’une reconstruction. Depuis de nombreuses années, je mène une réflexion approfondie sur cette thématique que j'ai ouverte aux doctorants en géographie, en démographie et en sciences sociales en France et à l’étranger. Outre la formation doctorale intitulée Terrain, éthique, réflexivité. J’ai contribué à mettre en place une école d’été Le genre : engagement et réflexivité dont l'objectif était de développer une réflexion épistémologique sur l’engagement, la réflexivité, les modes de légitimation scientifique des savoirs et l'éthique. Il s’agissait de proposer des outils à la fois théoriques et méthodologiques aux doctorants.
Dans le cadre du projet OTMA – Observatoire des transformations dans le monde arabe – j’ai participé à plusieurs formations doctorales en Tunisie et au Maroc dont une consacrée aux question d’éthique de la recherche. Actuellement, je suis avec attention la manière dont ces questions, leur judiciarisation et leur politisation se développent dans les pratiques de recherche en France en sciences sociales ainsi que la manière dont le règlement général sur la protection des données (RGPD) se met en œuvre.

Étudier des populations non recensées et des sujets sensibles
Toutes mes recherches portent sur les sujets marqués par de fort enjeux politiques et sociaux. Ce sont souvent des sujets sensibles (la violence, la sexualité, les normes, l’homophobie, l’antisémitisme…) qui touchent des populations non recensées et pour lesquelles il n’existe pas de population de référence permettant de construire des échantillons représentatifs. Il convient alors de mettre en œuvre des enquêtes qualitatives et quantitatives qui soient le plus pertinent possible pour avoir une validité scientifique.


Principales publications
Marianne Blidon, « Les sens du je. Réflexivité et objectivation des rapports sociaux », in Calbérac Y. et Volvey A. (dir.), Géographie & cultures, n°89-90, 2014, pp. 111-129.
Marianne Blidon, « Géographie de la sexualité ou sexualité du géographe ? Quelques leçons autour d'une injonction », in Calberac Y., Houssay M., Volvey A. (dir.), Annales de géographie, 687-688, 2012, pp. 525-542.


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Aux grands hommes la patrie reconnaissante, Le Panthéon, Paris ©M. Blidon
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Paris ©M. Blidon

Genre et sexualités. Des catégories d’analyse pertinentes en géographie
Mon intérêt pour les questions de genre a débuté avant que ce terme ne soit banalisé en sciences sociales. En effet, quand j’ai débuté mes recherches en 1998, les études de genre demeuraient encore confidentielles, à l’exception des travaux de Michelle Perrot ou de Françoise Thébaud sur l’histoire des femmes. Néanmoins, l’analyse des témoignages des soldats ne pouvait faire l’économie d’une analyse en terme de genre. La mise en scène héroïque de soi, la construction stéréotypée de la masculinité et de la virilité, les formes archétypiques du récit, tout me ramenait à cette question des identités de genre et des rapports sociaux de sexe. J’ai donc développé mes analyses sans les outils conceptuels du genre mais avec cette grille de lecture.
Je suis ensuite revenue au genre par deux chemins distincts. D’une part l’assignation de mon sujet de thèse sur les pratiques socio-spatiales des gays et des lesbiennes à un sujet sur le genre et par la même la nécessité de m’approprier ce champ pour dialoguer en sciences sociales avec d’autres chercheurs engagés sur ces thématiques. D’autre part, par mes enseignements et mon engagement dans la revue Genre, sexualité & société.
Par mes travaux, mes publications et mes communications, mais aussi l’organisation de nombreuses manifestations scientifiques, je me suis inscrite dans une dynamique collective qui a contribué à légitimer ces champs de recherche en géographie en France. Inversement, par la fréquence de mes échanges avec des sociologues ou des anthropologues au sein du master Genre, Politique, Sexualité de l’EHESS, du comité éditoriale de la revue Genre, sexualité & société ou de mon statut de chercheuse associée à l’INED, j’ai contribué à faire connaître les travaux et les apports des géographes aux sciences sociales. Enfin, par un travail constant de dialogue avec mes collègues étrangers, j’ai constamment eu à cœur de faire circuler le savoir entre différents espaces académiques par exemple en rédigeant des compte-rendus d’ouvrages anglophones ou en organisant des manifestations scientifiques.

Principales publications
Marianne Blidon et Stanley Brunn (eds.), Mapping LGBTQ Spaces and Places. A Changing World, New York, Springer (à paraitre fin 2021).
Marianne Blidon and Sofia Zaragocin, « Mapping Gender and Feminist geographies: countries' contributions », Gender, Place and Culture, vol. 26, n°7-9, 2019, pp. 915-925.
Marianne Blidon, « Still a long way to go, gender and feminist geographies in France », Gender, Place and Culture, vol. 26, n°7-9, 2019, pp. 1039-1048.
Marianne Blidon, « Jalons pour une géographie des homosexualités », in  Deux siècles de géographie française. Une anthologie, Pinchemel P., Robic M.-C., Tissier J.-L. (dir.), Paris, Editions du CTHS, 2011, pp. 514-519.


Justice spatiale, Normes, Domination

Les objets indignes et le questionnement de l’évidence comme point de départ

Les objets ou les sujets sur lesquels j’ai conduit des recherches occupent généalement une position de biais, décentré du savoir légitime institutionnel. Une position qui oblige nécessairement à en légitimer la pertinence et la place en géographie soit parce que cet objet apparaît dérisoire et sans intérêt, soit parce qu’il apparaît hors-champ de la discipline ou du spectre de l’attention des chercheurs. La hiérarchie des objets d'études a pour conséquence la désaffection des chercheurs pour de nombreuses questions dont les enjeux sociaux sont néanmoins forts. Ce n’est pas tant l’indignité de ces objets qui suscite mon intérêt que ce que ces objets révèlent de notre rapport aux normes, du poids de ces normes et de la manière dont elles opèrent sur les individus et les collectifs. En questionner l’évidence est au centre de ma démarche. La question centrale qui guide mes recherches pourrait être : comment les individus font avec les contraintes (la guerre, les normes, un passé traumatique…) qui les enserrent et comment l’espace participe de ce processus ? À la suite d’Henri Lefebvre, mon postulat est que l’espace est une dimension fondamentale des sociétés humaines qui le produisent. Ainsi, la compréhension des interactions entre espace et société est essentielle à celle des injustices sociales et à la réflexion sur les politiques territoriales visant à les réduire. Ce qui n’empêche pas d’avoir une lecture critique des politiques publiques qui engagent des politiques spatiales. En cela, mes travaux participent d’une réflexion sur la justice spatiale mais aussi sur le droit à la ville.

Principales publications
Marc Bessin, Marianne Blidon (dir.), « Vieillir » , Genre, sexualité & société, n°6, 2011.
Marianne Blidon, « La città e gli effetti dell'eteronormatività. Emancipazione, normalizzazione e produzione di soggetti gay », Bollettino della Società Geografica Italiana, 2011, XIII, vol. IV, pp. 23-31 [trad. Lorenzo Bagnoli].


Marianne Blidon, PhD
IDUP-Université Paris 1-Panthéon Sorbonne
Campus Condorcet - Bâtiment de Recherche Sud
5, cours des Humanités
93322 Aubervilliers, FRANCE

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